Languedoc-Roussillon (Pyrénées-Orientale 37 serres photovoltaïques

Sur trois sites couvrant en tout 12 hectares, 25 500 m² de serres ont poussé à Villeneuve-la-Rivière entre les vignes, les vergers et les friches. Leur toit monopente, tourné vers le sud, est couvert de panneaux photovoltaïques et de panneaux translucides qui laissent passer de la lumière. « C’est le développeur Enerimmo qui a acheté les terres, construit les 37 serres et la station de pompage pour l’irrigation », explique François Pelras, prospecteur foncier pour cette entreprise.

« Pour ces trois sites, l’investissement est de 7 millions d’euros, ajoute Philippe Brion, le fondateur d’Enerimmo. Au prix actuel du kilowatt, nous le rentabilisons uniquement avec la vente de l’électricité. Cela nous permet de mettre ces serres gratuitement à la disposition des agriculteurs intéressés. Le bail est de vingt-cinq ans. »

Cultiver avec de l’ombre

Avec les toitures en damier, l’ombre couvre 50 % de la surface sous les serres. Grâce à une large bande translucide en bord de toiture, il n’y a que 30 % d’ombre au sol durant le printemps, l’été et l’automne. Pour l’instant, il n’existe pas beaucoup de références sur la rentabilité des cultures envisageables dans ces conditions. Cependant, il y a des agriculteurs prêts à se lancer, malgré la prise de risque. « Mes enfants, déjà installés en arboriculture, vont implanter des arbres fruitiers sur un des sites, et des cultures de petits fruits – framboises, cassis et mûres – sur l’autre », explique François Pelras. Pour voir les espèces qui s’adaptent le mieux, les exploitants comptent planter aussi bien des agrumes que des pêchers, des abricotiers, des nashis, des néfliers ou des cognassiers. « Il faut choisir des variétés adaptées à des zones plus chaudes que la nôtre, pour limiter les besoins en heures de froid hivernal, plus difficiles à satisfaire sous serre », précise-t-il. Sur le troisième site, ses enfants prévoient d’installer des poules pondeuses, auxquelles les serres fourniront des parcs ombragés.

À Toulouges, Enerimmo est en train de construire 21 serres pour un arboriculteur en bio. « Il compte planter des cerisiers. En fermant les serres avec des filets insect-proof, il pourra éviter les dégâts de la drosophile et de la mouche de la cerise, sans avoir à traiter, ainsi que l’éclatement en cas de pluies à la récolte », note François Pelras. Avec une production plus précoce, les prix seront meilleurs. Tout cela devrait permettre de compenser la perte de rendement due à la réduction de la lumière sous les serres.